Les carnets de Fantômette by Georges Chaulet

Auteur:Georges Chaulet [Chaulet, Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782010031359
Amazon: 2010031350
Éditeur: La Bibliothèque Rose
Publié: 1976-01-01T23:00:00+00:00

- J’habite à Five O’Clock Tea, ce que l’on appelle un cottage. Ou si vous préférez, une villa, dans les environs de Londres. Depuis quelque temps, je reçois les visites d’un voleur. Il a pénétré dans ma propriété à plusieurs reprises, pour commettre quelques petits larcins. Une fois, ce sont deux poules qui ont disparu de ma basse-cour. Une autre fois des raquettes de tennis ou une tondeuse à gazon. Avant-hier, il a fracturé une porte et m’a volé une lampe de chevet. Ce n’est pas que ces objets aient une grande valeur, mais je trouve extrêmement désagréable que l’on pénètre chez moi sans ma permission.

- Vous n’avez pas prévenu la police?

- Si. On m’a envoyé un inspecteur qui est venu passer la nuit dernière au cottage. Seulement, je me suis aperçu qu’il s’était endormi. Car au petit jour, ce matin, j’ai constaté que le voleur était revenu pour me prendre une pendulette. De sorte que je n’ai plus guère confiance dans les inspecteurs du Royaume Uni, et je préfère votre concours. Acceptez-vous de m’aider?

- Bon, je veux bien.

- En ce qui concerne vos honoraires...

- ... Nous en reparlerons une autre fois, Sir. »

Trois heures plus tard, nous avons traversé la Manche en aéroglisseur, et dans la soirée nous sommes arrivés au cottage nommé Five O’Clock Tea. Ce qui pourrait se traduire par « Le Thé de Cinq heures ».

*

**

La voiture s’arrêta devant un portail. Aussitôt, un énorme bouledogue accourut et vint coincer son museau massif entre les barreaux de la grille, en soufflant comme un chalumeau à gaz. Puis apparut un majordome plus raide qu’un sabre de l’armée des Indes, qui ouvrit le portail, le referma, et marcha à grands pas derrière le véhicule jusqu’au perron du cottage, une vaste demeure de brique enrubannée de lierre.

Je m’apprêtais à descendre, lorsque Sir Douglas me retint d’un geste.

« Attendez que William ait attaché Nelson, Sinon le chien vous sauterait dessus, et je pense que votre science du karaté serait inutile. »

Le majordome emmena le bouledogue jusqu’à une niche en forme de maisonnette, et je pus sortir de la voiture. Nous avons monté les marches du perron, sommes, entrés dans un vestibule dont les murs, tendus de tapisseries, nous offraient le spectacle de gentlemen vêtus de rouge, pourchassant à cheval un malheureux cerf, en jouant du cor. Sir Douglas s’est tourné vers moi :

« Miss Fantômette, William va vous montrer votre chambre. Ensuite, si vous le voulez bien, nous profiterons du restant de lumière pour jeter un coup d’œil sur le parc. Je vous montrerai les endroits par où le voleur est passé. »

Je suis montée au premier étage, où j’ai découvert une chambre garnie de boiseries, de tentures brodées, de petits meubles et de bibelots. Aux murs, des gravures représentaient diverses batailles navales où s’étaient distingués des amiraux coiffés de tricornes, qui se vissaient des longues-vues dans l’œil, pour observer des vaisseaux français en train de faire naufrage.

Après un brin de toilette, j’ai vérifié dans un miroir tarabiscoté que les plis de ma cape tombaient bien, et je suis redescendue.

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